Présentation des comptes 2022 du groupe par Luc Rémont, notre PDG.

Les années – et les gros titres – se suivent et se ressemblent. C’est désormais une grande habitude : EDF va mal. A tel point que l’on pourrait se demander si EDF allait bien un jour.

Dans le passé, tout le monde y a été de sa tirade sur le thème EDF va mal : Aujourd’hui, c’est Luc Rémont qui s’y colle, mais avant lui Jean-Bernard Lévy (souvent pour justifier une politique sociale tronquée), Emmanuel Macron en 2016 (C’était la faute des agents), Thomas Piquemal (2 jours avant Macron, suite à la décision de construire Hinkley Point), sans oublier Henri Proglio en 2010… et le mois dernier.

Quelqu’un qui serait arrivé en France en 2023 et qui n’aurait entendu que ce discours pourrait se dire : « Il faut être relativement c** pour savoir, dès 2010, que ça n’allait pas bien et avoir une situation encore pire en 2022 »

Et il aurait raison, la situation est pire qu’en 2010.

Comparons les résultats 

                            CA                       EBITDA               EBE                     Dette

2010                    65 Milliards       16 Milliards       1 Milliard           30 Milliards

2022                    143 Milliards     -5 Milliards        -17.9 Milliards  64.5 Milliards

Ces chiffres sont aberrants tellement les sommes sont importantes.

Le Chiffre d’affaires a explosé l’an dernier, la source principale en a été la hausse des prix de l’électricité.

Dans ce cas pourquoi EDF n’a pas, comme Total, vu son Excédent Brut augmenter ?

Les causes

Plusieurs causes à cela : technique tout d’abord, le manque d’eau pour la production hydraulique.

L’indisponibilité lourde du parc nucléaire également, dans laquelle on peut discerner une défaillance de l’ingénierie de conception d’une part, mais également un manque de ressource d’autre part, due notamment aux tergiversations du premier gouvernement Macron sur les projets du nucléaire.

Mais ce qui a surtout plombé les comptes, c’est bien le marché et la concurrence. Loin d’être libre et non faussé, c’est pour sauver le marché que le gouvernement a pris des décisions fortement impactantes :

Le bouclier fiscal qui a coûté plus de 8 Milliards à EDF, mais aussi l’obligation de reprendre les clients des fournisseurs défaillants.

Toutes ces mesures ont coûté bien plus que ce qu’elles ont rapporté et ont contribué à la situation actuelle d’EDF.

Au-delà d’un simple trou financier passager, cette situation fragilise la capacité d’investissement du Groupe EDF auquel on demande la quasi-exclusivité de l’effort de développement du parc de production non-subventionné. Et pourtant, il faudra trouver plusieurs dizaines de Milliards d’€uros pour construire des nouveaux réacteurs ou des STEP.


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