Un Ministre qui tourne plus vite qu’une éolienne ;

Quand il est acculé, notre Ministre de tutelle, n’hésite pas à changer radicalement de position, quitte à renier ce qu’il avait soutenu la veille. Et c’est encore ce qui s’est passé cette semaine devant le MEDEF. (Oui en France, les candidats aux législatives passent leur oral devant un jury composé de patrons. Attention toutefois, contrairement aux bacheliers, ceux qui coulent en juin, ne seront pas repêchés en juillet)

Des fonds publics pour sauver le marché pendant la crise ;

La crise énergétique a dévoilé beaucoup d’anomalies dans le système électrique français. Aucun des acteurs concurrents d’EDF n’a investi dans de nouveaux moyens de production, se contentant de vivre grassement sur l’ARENh. Ce qui a contribué à l’explosion des prix. Et qui a rapporté à ces concurrents 16 Milliards d’€uros en 2022 au titre du bouclier énergétique. Ces 16 Milliards d’€uros ont été supportés pour moitié par l’Etat (baisse de la TIFCE) et pour moitié par EDF (rachat de 20TWh).

Sur décision de M. Le Maire, EDF a dû supporter financièrement le non-investissement de ses concurrents, pour sauver le marché.

Un besoin d’investissement colossal, mais peu d’investisseurs ;

L’avantage, c’est que notre Ministre a compris que sans EDF, le marché s’effondre, et que nos concurrents n’avaient pas la moindre envie de participer à l’investissement nécessaire pour le système électrique dans les prochaines années. Si l’on s’en tient aux projections de la Stratégie Nationale Bas Carbone, il faudrait construire 14 EPR et 3GW de STEP. Au bas mot 150 Milliards d’€uros actuels pour la seule réalisation. A supporter par EDF.

Depuis, notre Ministre nous cajolait, en nous invitant à signer des contrats long termes avec nos clients pour garantir un prix rémunérateur. Sauf que les prix ont chuté, passent parfois négatifs (-6€/MWh sur SPOT le 15 juin) et qu’un contrat long terme et un prix négatif ne sont pas très compatibles.

Mais surtout, notre Ministre est maintenant un Ministre en campagne électorale. Et ça change tout.

L’électoralisme et le clientélisme érigés au rang d’art ;

Car en campagne, il faut trouver de l’argent et des électeurs et apparament notre Ministre n’a ni l’un, ni l’autre.

Lors de son audition devant les entrepreneurs, hier, notre Ministre a jugé que le nombre de contrats long terme passés n’est pas suffisant et a incriminé EDF. Le Ministre veut donc faire baisser les prix de vente tout en appelant… à la création de nouveaux moyens de production.

Une seule question nous vient : Si les prix pratiqués ne sont pas rémunérateurs, avec quel argent allons nous investir dans de nouveaux moyens de production ? 

Comment reconnaître une année électorale ?

Il existe deux indicateurs observables très facilement

1. Le Ministre se retourne plus souvent que d’habitude.

Il va être dur de faire oublier que l’on a augmenté les prix de l’électricité de 10% en janvier, alors que même la CRE réclamait et justifiait une baisse.

Résumons, les prix sur le marché ont chûté, mais les TRV ont augmenté. Question : Qui a bien pu prendre l’argent ?

2. On prend dans les poches d’EDF.

Par exemple, 2022 fut une année électorale : Bilan 8 Milliards d’€uros de dette suplémentaire pour financer le bouclier énergétique.

Normalement, 2024 ne devait pas être une année électorale. Normalement…

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