« Que d’eau, que d’eau »

L’histoire attribue ces paroles au Président de la République, Patrice de MacMahon, à Toulouse, contemplant les inondations dues à la crue de la Garonne de 1875. L’histoire attribue au préfet la réponse suivante « Et encore, vous n’en voyez que le dessus ».

Précipitations

Loin des conditions de cette crue majeure, nous observons ce printemps un cumul notoire des précipitations, après une période très sèche (été, automne et une bonne partie de l’hiver). Ces pluies ne sont pas également réparties sur le territoire, les parties ouest et centrale de notre territoire ayant été plus arrosées. Malgré celà, sur 6 mois, la partie centrale présente un déficit par rapport aux apports moyens.

Sur l’est du territoire, le déficit est encore plus marqué vers la méditerranée, où les précipitations sont très faibles.

Source – Bulletin mensuel DTG au 1er juin, pluviométrie sur 6 mois par bassin

Remplissage des retenues de surface

Habituellement le niveau des retenues remonte au printemps sous l’effet conjugué des fontes de neige et des précipitations de saison. Le volume du stock neigeux pyrénéen cet hiver a été très faible, en dessous des stocks moyens. L’apport dans les retenues a été essentiellement pluvial.

Ce printemps, le niveau des retenues est remonté dans notre territoire, comme au niveau national (Remplissage Lac France à 80%). La retenue de Serre-Ponçon a ainsi atteint sa côte estivale. Dans le Sud-Ouest, c’est également le cas des retenues de La Raviège et des Saints Peyres.

Dans les Pyrénées, le taux de remplissage est un peu en retrait, de l’ordre de 75%.

La production a été plus faible que la moyenne, après une forte sollicitation au mois de janvier pour le passage de l’hiver.

L’indice de productibilité est de 0,67 dans les Pyrénées contre 0,76 au niveau national. (indice de productibilité = productibilité observée / productibilité de référence). Ce qui révèle des apports hydrauliques et une capacité de production plus faible.

Source – Remplissage des retenues – DOAAT SoData

Les nappes phréatiques

Le remplissage des nappes a été affecté par l’épisode de sècheresse de la dernière année. Les précipitations actuelles compensent seulement en partie les déficits. Les sols, très secs, ne permettent pas l’absorption et favorisent le ruissellement. La perte par évapotranspiration s’accroît, réduisant d’autant l’efficacité de la précipitation.

Selon l’employeur, l’évapotranspiration représenterait l’équivalent de pertes de production de l’ordre de 50 à 100 GWh par an au périmètre national.

Sur notre territoire, le déficit est général, mais encore plus marqué sur les nappes du bassin méditerranéen, où les précipitations ont été très faibles.

Source – BRGM – Bulletin national de situation hydrologique – 12 juin 2023