La CLCV saisit le procureur de la république

Celà fait maintenant deux ans que la CLCV traque les opérateurs alternatifs pour des pratiques contribuant à l’augmentation des prix de l’électricité. Le CLCV a identifié des failles spéculatives autour du dispositif de l’ARENh, dont profitent allègrement les fournisseurs.

Les modalités

Le CLCV avait alerté au moment du premier bouclier énergétique sur une surdéclaration des demandes en ARENh. Les fournisseurs demandent plus d’ARENh qu’ils n’ont à fournir d’énergie à leurs consommateurs. La raison en est simple, l’ARENh demandé au guichet de décembre peut-être mise sur le marché durant les trois premiers mois de l’année.

Contrairement à ce qu’affirme le Ministre Le Maire, l’ARENh n’est pas uniquement destinée aux tarifs bleus. Les fournisseurs ont pu reverser sur le marché de l’ARENh équivalent au volume surdéclaré.

Cette pratique est normale interdite.

Pour échapper à la détection, les fournisseurs utilisent une autre faille. Pour juger de la cohérence des volumes demandés, la CRE ne prend comme référentiel que la période avril-août, et non pas la totalité de l’année.

Les fournisseurs s’organisent pour avoir un maximum de clients dans la période d’observation : des campagnes de com agressives et des prix bas dès le mois d’avril pour engranger des nouveaux contrats.

Puis à partir d’août vient le moment de se débarasser de ces clients, en leur appliquant des augmentations de tarifs.

Le gendarme est parfaitement au courant

Une fois de plus, un dispositif censé protoger le consommateur est détourné au profit des entreprises, mais le plus gênant est que tout ceci se fait sous le nez de la CRE, comme toujours impassible quand il faut défendre les intérêts des consommateurs (rappelons que la CRE avait préconisé une augmentation des TRV de 44,5% en 2022 et 98% en 2023).

Lors de la première interpellation de la CLCV, la CRE avait pourtant tapé fermement du poing sur la table : tout fournisseur surpris en train de faire une surdéclaration serait impitoyablement sanctionné.

Comment ? Un amende dissuasive ? Une expulsion de l’ARENh, voire du secteur ? 

Non, l’ARENh a prévenu qu’une sur-déclaration se verrait retirer le volume sur-demandé. C’est tout.